SNCF innove en Occitanie
Au cœur de la région Occitanie, SNCF mène des projets avec un ensemble de partenaires qui partagent son goût pour l’innovation : grands groupes industriels, PME, startups. Penchons-nous sur ces collaborations à l’œuvre dans ce territoire emblématique de l’excellence industrielle française, où SNCF est durablement implantée.
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Par La Redaction
Terrain de synergies “open innovation”
Les collaborations menées par SNCF reposent sur une approche inclusive de l’innovation : l’_open innovation_. Pour réussir, un projet doit bien sûr faire travailler ensemble différents métiers en interne, mais aussi s’associer à des talents venus de l’extérieur. C’est dans cet esprit que SNCF a tissé des liens privilégiés avec des incubateurs et des startups, mais aussi avec des grands groupes autour de préoccupations communes.
Parmi eux, Airbus, acteur économique historique de la région toulousaine. Le géant de l’aéronautique a lancé son propre accélérateur dédié aux startups et à l’_intraprenariat_ (projets internes développés sur le mode entrepreneurial, sans contraintes de processus de validation) appelé Bizlab en 2015. Entre le Bizlab d’Airbus et le 574 de Toulouse, une collaboration est née pour partager expertises et méthodologies. “Avec Bruno Gutierres, directeur de Bizlab, nous avons construit un vrai échange autour de quatre thématiques : IoT, open innovation, conduite du changement et robotique“, résume Dominique Damide, responsable du 574 Toulouse.
Un processus de travail libre et décentralisé
Parmi les entreprises de la région, SNCF a également accès à des structures plus petites, dont les spécialisations respectives s’avèrent un atout précieux. Les responsables locaux de SNCF jouissent d’une grande liberté pour les approcher et développer avec elles de potentiels produits et services. “C’est l’inverse du pilotage descendant”, explique Dominique Damide, “on lance des initiatives en _bottom-up_, au plus près du terrain.” Si les résultats sont concluants, les projets en question peuvent passer à la vitesse supérieure, et être étendus au niveau national, voire international. Cette manière décentralisée de travailler permet à SNCF d’“accueillir” avec plus de flexibilité les innovations susceptibles de l’intéresser sur le long terme.
Ainsi, Makina Corpus, PME toulousaine spécialisée dans le développement web et notamment dans l’analyse de données et les applications webmapping, a été choisie par le département innovation et partenariats du groupe à Paris pour développer une application cartographique à usage interne. Celle-ci a été développée depuis le 574 toulousain, en collaboration avec les équipes de Paris. L’application vise à visualiser “les itinéraires des voyageurs sur le réseau Transilien. Ces données sont analysées à la lumière du profil socio-économique des quartiers autour des gares », décrit Anne Monteils, responsable SIG et applications de l’entreprise.
Autre exemple de réussite locale qui pourrait essaimer à une plus large échelle : les casques de réalité virtuelle expérimentés sur les lignes Paris-Milan par la startup toulousaine Skylights.
Les voyageurs peuvent profiter de films ou de contenus en réalité virtuelle grâce à un simple casque blanc à enfiler comme un masque de ski pendant le trajet. En vue du déploiement, à l’été 2017, de la rame l’Océane, Skylights et SNCF étudient la mise en place de ce système sur la ligne Toulouse-Bordeaux-Paris. “Sur un axe long et peu interrompu par les arrêts, on offre à SNCF un point de contact privilégié avec ses voyageurs, et aux clients une expérience totalement personnalisée et originale”, détaille David Dicko, directeur associé de Skylights.
Une place de choix pour le 574
L’ouverture en 2016 du 574 de Toulouse au coeur de l’IoT Valley a fortement encouragé la collaboration avec les startups toulousaines. Dans ce lieu dédié à la coopération autour de l’innovation digitale, SNCF met à la disposition des startups partenaires un environnement et une méthodologie de travail très souples. Elle leur facilite également l’accès à ses collaborateurs et ses infrastructures. Cette approche agile permet d’accélérer considérablement de développement de projets communs. “En 2015, nous travaillions sur quatre projets avec SNCF ; en 2016, près de vingt-cinq. (…) Le 574 a donné un coup de boost: nous avons accès à différents coeurs de métiers, des technicentres aux gares, en passant par le réseau ferroviaire.”, affirme ainsi Xavier Lafontan, PDG d’Intesens, qui fabrique des capteurs et solutions dans le domaine de la maintenance connectée.
Le 574 permet en effet aux startups qui collaborent avec SNCF de “s’immerger dans son savoir-faire”, comme s’en félicite Pierre-Marie Conte, directeur associé de Pack Éditions, qui fabrique des balises Bluetooth permettant d’envoyer aux passagers des messages contextualisés pour améliorer leur expérience de voyage. “Cela nous a permis d’envisager des cas d’usages que nous n’aurions sans doute pas imaginés sans ces échanges.” Le contexte du 574 permet donc une collaboration mutuellement bénéfique : “SNCF est devenu un terrain d’expérimentations : nous proposons des idées et nous déployons des solutions très rapidement dans le domaine de la maintenance connectée”, se réjouit Xavier Lafontan.
Une ancrage dans le tissu économique local voué à durer
À travers ces initiatives, SNCF ambitionne d’être une vigie à l’affût des innovateurs et technologies de demain tout en contribuant à la diffusion des savoir-faire locaux. Dans cette optique, le groupe compte sur ses salariés et les encourage à essayer de nouvelles méthodes de travail inspirées par les startups occitanes.
Pour former ses équipes, le 574 a ainsi mis en place des programmes d’accompagnement et des ateliers en partenariat avec La Mêlée Numérique, think/do tank dédié à l’économie numérique. L’objectif ? “Plonger SNCF dans une démarche de co-construction afin de familiariser les salariés à la pensée startup”, décrit Édouard Forzy, fondateur de l’association. Plus largement, SNCF et la Mêlée Numérique travaillent ensemble sur tout le territoire pour “détecter des solutions innovantes visant à répondre aux besoins des métiers SNCF et à répondre à des cas d’usage précis”, commente Édouard Forzy.
Grâce aux talents, aux idées et à l’audace entrepreneuriale présents dans la région, SNCF favorise donc l’émergence de nouvelles orientations industrielle _made in_Occitanie.
_Photo de Une : Yann Audic_