Du capteur à la donnée avec la Fab IoT – 5 questions à Marine Mizrahi
La Fab IoT intervient en support des métiers qui ont un besoin d’information sur l’état ou l’utilisation de leurs équipements. Du choix des capteurs au choix de l’interface de consultation des données, en passant par le déploiement industriel, les missions de la Fab IoT aident à préparer l’avènement de la maintenance prédictive. Rencontre avec Marine Mizrahi, directrice de la Fab.
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Par La Redaction
Comment la Fab IoT intervient-elle sur les projets ?
Notre première mission consiste à accompagner les métiers qui ont besoin de l’IoT pour résoudre un problème, par exemple, connaître en temps réel l’état d’une infrastructure. Nous allons aider à bien définir l’usage souhaité, trouver le bon capteur, voir comment il s’intègre dans l’environnement, participer à la rédaction du cahier des charges, vérifier que les sites concernés disposent bien de la connectivité nécessaire, etc. Nous nous associons ensuite au déploiement et à la phase de test, ainsi qu’à la montée en compétences autour de l’utilisation faite des informations remontées par le capteur.
En parallèle, nous travaillons à la mise en place des outils communs aux différents métiers et nécessaires à l’exploitation de l’IoT, avec par exemple une plateforme informatique dédiée à l’échelle du groupe. Nous élaborons également des contrats-cadres visant à réduire le temps de consultation sur chaque projet. Au final, nous construisons toute la chaîne technique qui permet au métier d’avoir l’information dont il a besoin grâce à l’IoT !
Avec qui travaillez-vous ?
Nos premiers partenaires sur les projets sont évidemment les métiers, qui portent les besoins et les projets associés. Nous collaborons aussi avec tout un écosystème d’acteurs internes, qui contribuent à la mise en place de la chaîne technique de l’IoT : les ingénieries, matériel ou réseau, qui participent au développement de certains capteurs, les homologuent et vérifient que leur fonctionnement correspond bien aux contraintes du terrain ; les DSI, qui intègrent les données IoT dans les applicatifs métier ; ou encore Innovation et Recherche. Nos projets mobilisent également des acteurs externes qu’il faut coordonner : des bureaux d’étude, des fournisseurs de capteurs, ou des sociétés qui nous aident sur la pose…
Quelques exemples de projets déployés à grande échelle ?
Pour les projets qui arrivent à maturité, on commence à envisager de parler en milliers, voire en dizaines de milliers de capteurs ! Le programme télédiagnostic en est un bon exemple côté matériel roulant, avec des déploiements massifs prévus dans les prochains mois : l’idée est d’équiper les rames non nativement communicantes de capteurs dont les données vont servir des scénarios d’usage variés. Les équipes du Matériel commencent ainsi à surveiller le niveau d’eau dans les blocs sanitaires, ou vérifier que les portes des trains Corail sont bien fermées avant de donner le signal du départ. D’autres programmes du même type sont en cours avec SNCF Gares et Connexions, avec par exemples des capteurs capables d’informer de l’état de fonctionnement des escaliers roulants ou des ascenseurs, ou encore avec SNCF Réseau, avec, entre autres, des capteurs indiquant quels portillons d’accès à la LGV sont ouverts ou pas.
La Fab IoT répond-elle aux besoins plus ponctuels ?
Bien sûr, certains projets répondent à des besoins bien spécifiques, parfois au niveau d’un établissement ! Nous échangeons par exemple régulièrement avec les Technicentres, qui peuvent avoir besoin de mieux suivre leur consommation énergétique, ou de connaître le niveau de fuel dans une cuve.
Dans ce cas, nous essayons de pousser le service dès qu’il a été testé avec succès vers d’autres établissements susceptibles de rencontrer le même problème.
Et demain ?
Nous sommes déjà mobilisés sur plusieurs sujets d’innovation. La télé-opération à partir de l’IoT en est un, pour faire évoluer les communications machine to machine. Nous cherchons également à déterminer quels nouveaux usages vont pouvoir être mis en place avec l’avènement des nouvelles technologies de réseau sans fil comme LTE-M ou NB-IoT en attendant la 5G. Nous étudions aussi de près tous les sujets liés à ce qu’on appelle « l’edge computing », c’est-à-dire la capacité à apporter de l’intelligence directement au niveau local, sans forcément passer par une plateforme centralisée.